… il va falloir faire preuve d’à-propos ! La situation en quelques mots : une demande en sciage résineux de plus en plus forte depuis plusieurs mois, des approvisionnements de plus en plus tendus sur le marché français… et une augmentation des prix à la clé. La FNB (Fédération Nationale du Bois) fait état d’un marché́ international en ébullition et désorganisé́ suite au COVID. Une compétition inédite se livre entre acheteurs de sciages de résineux. Face à cette nouvelle donne mondiale, une nouvelle voie s’impose.
Mieux comprendre
Le COVID a fortement perturbé l’approvisionnement des marchés et allongé les délais de livraison. Depuis plusieurs mois, la demande en sciage résineux est au plus haut. Une part importante de la production européenne est exportée vers les États-Unis où le secteur de la construction est en forte croissance après le coup d’arrêt provoqué par l’épidémie de Covid-19. Autres facteurs en cause mis en avant par la FNB : la reprise de l’activité économique en Europe, la demande croissante en Chine et la progression des parts de marché du bois. La France est prise en étau entre les États-Unis et la Chine.
A situation singulière, solutions plurielles
La France connait un phénomène singulier avec des importations qui diminuent car les pays exportateurs trouvent en ce moment meilleure rémunération dans d’autres pays. « Une hausse des prix est nécessaire pour remettre la France au niveau des marchés européens afin de corriger les écarts entre offre et demande et restaurer son attractivité. La situation pourrait se stabiliser progressivement au cours du second semestre mais avec des niveaux de prix revalorisés », analyse la FNB. Pour pallier le manque de sciages actuellement disponibles sur le marché français et augmenter la production des scieries françaises, la Fédération propose de limiter l’exportation de grumes. « En 2020, 600.000 m3 de grumes de résineux ont été exportés de France vers la Chine, soit l’équivalent du déficit d’importation qui met à mal le marché actuel ». Autre piste de solution : revaloriser les prix des sciages pour mieux rémunérer les propriétaires forestiers et ainsi privilégier des circuits courts et écologiques.
Explorer les nœuds du problème… et du bois
« Nous subissons un allongement des délais sur certains de nos produits bois et une montée importante de nos prix d’achat. Si nous tentons de limiter les effets sur nos clients, nous n’arriverons pas à faire face à l’ensemble des conséquences sur notre chaîne logistique », explique Jean-Charles Rinn. Pour Adam, la question de la ressource est un enjeu majeur. Le risque est de connaître un assèchement du marché des matières premières. « Il est capital de sécuriser la chaine d’approvisionnement et d’optimiser la gestion de la matière. Responsable… et visionnaire, Adam s’est engagée dans la voie du circuit court et écologique depuis plusieurs années. « Une partie importante de nos approvisionnements est sécurisée dans un rayon de 400 km avec des partenaires plus que fidèles ». Côté gestion de la matière, « il faut clairement se questionner sur le niveau d’exigence ». « Ces dernières années, le marché français est fortement influencé par le comparatif avec les produits d’importation », souligne la FNB. « L’aspect visuel a tendance à prédominer sur la résistance mécanique ». Jean-Charles Rinn confirme : « la demande de bois sans nœuds se fait de plus en plus forte ». Aujourd’hui, « il est primordial de privilégier l’usage et la résistance mécanique à l’esthétique », lance la FNB. Espérons que les clients écouteront cette voix… et suivront cette voie.