La loi AGEC *cela vous parle ? Et le dispositif REP** emballage ? Non plus ? Le sujet mérite d’être éclairé car la nouvelle réglementation 2025 est capitale, pour vous comme pour nous. S’il est question d’impact environnemental, de traçabilité, d’éco-contribution… il est surtout question de l’avenir de la filière mise à mal par une bataille de lobbies bois – carton – plastique.
AGEC, REP… décodage et des enjeux
Votée en 2020, la loi AGEC entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation pour limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat. Le décret dit « 3R » pour Réduction, Réemploi et Recyclage impose à tous les professionnels des obligations sur l’organisation de la collecte et du recyclage des déchets issus des produits et matériaux qu’ils mettent sur le marché. Jusque-là, tout va bien.
Avec le dispositif 2025, la loi va renforcer les objectifs chiffrés relatifs aux 3R, modifier le régime de sanction pesant sur les éco-organismes et élargir la filière REP Emballages aux emballages industriels et commerciaux. Les personnes responsables de la mise sur le marché des produits peuvent être rendus responsables de la prévention et de la gestion des déchets issus de ces produits en fin de vie. Difficile d’intégrer le recyclage, notamment pour une caisse bois exporté à l’autre bout du monde… et incohérent, sachant que le bois part dans des circuits de valorisation énergétique.
David contre Goliath
Pour Jean-Charles Rinn, « une vraie bataille plastique – bois – carton se livre, dans laquelle le bois est dénigré, alors qu’il est bien plus vertueux que le carton et le plastique ». Comparée aux deux autres produits, le bois dispose d’atouts indéniables en matière environnementale. Une récente étude menée par l’Ademe et le SIEL*** sur les ACV**** des différents emballages conforte ce propos. La filière emballage bois est moins énergivore, moins consommatrice d’eau, moins émettrice de gaz à effet de serre, davantage tournée vers l’économie locale avec des circuits courts privilégiés, sans omettre qu’elle œuvre avec une ressource renouvelable. « Il semblerait que les véritables indicateurs soient en partie occultés ». Il est vrai que l’emballage bois pèse très peu en termes de chiffres d’affaires… Ceci pourrait expliquer cela.
Le SIEL est avec nous !
Pour Adam, « il n’est pas question de remettre en cause le principe d’économie circulaire, ni les efforts à accomplir pour réduire l’impact environnemental de nos productions ». Bien au contraire !
« Ce qui nous semble prioritaire, c’est de remettre au cœur de l’équation les vraies questions pour éviter le bois bashing actuel. Le sujet de la transition climatique ne peut se réduire au transfert du bois vers le carton. Nous militons pour des éléments objectifs et nous travaillons dans ce sens avec notre interprofession, le SIEL. Nous disposons déjà d’outils (comptabilité carbone, calculateur ACV) qui permettent de quantifier l’impact environnemental de notre production. Pour trouver les solutions les plus intelligentes, mettons en face l’ensemble des indicateurs, regardons les enjeux sociétaux et privilégions les circuits courts associés à une vraie garantie de traçabilité des matières », conclut Jean-Charles Rinn.
* Loi Anti Gaspillage pour une Économie Circulaire
** Responsabilité élargie du producteur
*** Syndicat des Industriels des Emballages Légers
**** Analyse de Cycle de Vie