Ils l’ont fait, ils le font… et ils témoignent. Ils sont propriétaires d’entreprises et ont entrepris de créer une fondation actionnaire. Ils parlent transmission, patriotisme économique, valeurs, intérêt général et bien commun. Ils nous en parlent.
Ils sont à fond pour le fonds
Ils ont des parcours, des histoires, des tailles d’entreprises et des activités différents… mais ils se retrouvent tous autour des mêmes questions auxquelles la fondation actionnaire semble pouvoir répondre :
– proposer un modèle pérenne de transmission des entreprises françaises dans les 10 prochaines années
– encourager le patriotisme économique
– protéger les entreprises et leurs valeurs sur le long terme
– développer un nouveau type d’actionnariat qui allie stabilité et performance
– démultiplier le financement de l’intérêt général
– contribuer à une économie du bien commun
Ils nous en parlent
Léa Nature
« Se déposséder de son vivant n’est pas si facile », partage Charles Kloboukoff, président et fondateur de la Compagnie Léa Nature, une ETI charentaise de plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2022, il décide de transmettre progressivement le contrôle du capital à un fonds de dotation : F.I.C.U.S Fondaction. « Je n’ai pas entrepris pour vendre un jour ma société à un groupe plus puissant. Je souhaite que ma réussite d’entrepreneur permette de partager les dividendes en faveur de causes citoyennes et environnementales » affirme-t-il.
« L’objectif est de protéger l’indépendance et les valeurs de l’entreprise, de garantir son autonomie future, de montrer qu’un autre modèle de performance est possible, au service de l’humain et de la planète » poursuit-il.
« Après la réussite des 20 premières années de Compagnie Léa Nature, nous avons engagé une réflexion familiale autour de « l’entreprise du bien commun ». Avec mon épouse, nous ne voulions pas que nos enfants soient nantis avant d’avoir tracé leur propre chemin » conclut Charles Kloboukoff.
Document pdf : Le créateur de Léa Nature transmet à un fonds de dotation
Yann Rolland, ex-président et François Guérin, président-directeur général de CETIH, une ETI de plus de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. Avec leur choix de fondation actionnaire, ils revendiquent l’idée d’un « capitalisme utile ». « Penser l’entreprise comme un modèle intégrant l’intérêt collectif va de pair avec une gouvernance et un actionnariat plus ouvert », soutiennent-ils. « L’entreprise, par le projet plus universel qu’elle porte, n’appartient pas uniquement à ses actionnaires, mais aussi à ses contributeurs, notamment ses salariés », défendent les deux dirigeants. Yann Rolland, évoque ne pas avoir voulu « pourrir » sa famille avec l’argent provenant de la vente de l’entreprise. « En 1995, j’ai racheté une entreprise de 90 personnes. Je l’ai transmise il y a un an, avec 1 300 salariés et sept usines. Elle valait beaucoup, mais j’avais le sentiment que cet argent ne m’appartenait pas, raconte-t-il. Traduire le développement d’une telle affaire par une valorisation en euros ou en dollars, n’est, au fond, pas très gratifiant ».
Document pdf : Quand des investisseurs cohabitent avec une fondation actionnaire
Pour Jean-Pascal Archimbaud, président du groupe Archimbaud et créateur du Fonds Archimbaud pour l’Homme et la Forêt en 2016, le projet était de protéger et pérenniser l’entreprise tout en soutenant des projets d’intérêt général. « Ce fonds de dotation actionnaire veillera aux décisions stratégiques et soutiendra des projets philanthropiques dans le respect des valeurs entrepreneuriales et humanistes attachées au nom de ma famille », confie-t-il.