« Réconcilier entreprise et philanthropie, pérenniser nos entreprises et soutenir des projets d’intérêt général en phase avec nos valeurs » est un propos en action chez Adam. Une question de fond auquel les dirigeants répondent par la création… d’un fonds !
F.A.I.R.E…
En juillet 2022, Jean-Charles et Hélène Rinn initient la création de F.A.I.R.E., le Fonds Adam pour des Initiatives Responsables et Écologiques, une fondation actionnaire avec le statut de fonds de dotation. Si vous les interrogez sur les raisons de leur engagement, ils vous répondront avec ces mots : pérenniser, préserver, partager, servir, soutenir… mais aussi bousculer et innover… et cela au nom de l’intérêt général.
Les questions de transmission et de contribution au bien commun se sont posées conjointement chez Adam : Comment transmettre gratuitement notre entreprise en impliquant salariés et autres parties prenantes ? Comment soutenir des projets philanthropiques ?
« Je rêvais d’une transmission gratuite de l’entreprise aux salariés, car la cession monétarisée ne nous intéresse pas. Elle signifie soit l’endettement des salariés, soit celui de l’entreprise, ce qui contribuerait à l’affaiblir. Cette forme de cession gratuite au personnel n’étant pas possible, nous avons opté pour la fondation actionnaire », nous livre Jean-Charles Rinn.
… pour FAIRE corps et sens
Aujourd’hui, pour Adam, la fondation actionnaire est le seul outil en France permettant conjointement de renforcer la pérennité de l’entreprise et la structure de gouvernance tout en donnant gratuitement les parts sociales de l’entreprise de façon irréversible et sans compromission.
« Certains propriétaires d’entreprise, bien qu’a priori dans un modèle capitaliste ne voient pas en quoi cette entreprise, avant tout une aventure collective, leur appartiendrait et au nom de quoi ils pourraient la vendre. Nous avons là des entrepreneurs qui ont une démarche assez décomplexée vis-à-vis de l’argent et souhaitent fédérer leur famille autour de valeurs autres que financières », explique Virginie Seghers, présidente de Prophil.
C’est bien la question de la rémunération du capital qui est là en jeu, ce que refuse Adam. « Nous ne voulons pas valoriser le capital, affaiblir l’entreprise et nous enrichir à titre personnel. L’argent qui est dans l’entreprise va y rester au service de ses parties prenantes et du bien commun, c’est bien là notre objectif. En affectant une partie ou la totalité du capital de l’entreprise à une fondation, nous faisons le choix d’un modèle de propriété et de transmission aligné avec nos valeurs et centré sur l’intérêt général », témoignent en chœur Jean-Charles et Hélène Rinn.
Cet outil fait corps et sens avec les intentions et valeurs qui font Adam.
FAIRE pas après pas
Trois mois après la création officielle du fonds de dotation, en juillet 2022, les propriétaires d’Adam apportent 25 % du capital à la fondation actionnaire. Ceci correspond à la quotité disponible (hors réserve héréditaire). « Notre ambition est qu’à terme le fonds devienne l’actionnaire majoritaire d’Adam », affirme Hélène Rinn. « C’est, pour nous, une façon de préserver les valeurs que l’on a voulu mettre au cœur de l’entreprise ». En novembre, la gouvernance est en place.
L’année 2023 sera consacrée à définir les orientations et à identifier les projets à soutenir. Un bilan opérationnel et financier ponctuera la fin de l’année. « Dans 5 ans, la gouvernance d’Adam au niveau opérationnel devra être définie. La dépossession du capital est un cheminement long », poursuit Jean-Charles. A l’horizon 2028-2029, Jean-Charles et Hélène Rinn espèrent la transmission totale et gratuite des titres d’Adam à la Fondation (sous réserve de l’acceptation de leurs trois enfants).